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Un article de Robert Dilts,

Le coaching qui vise à améliorer la performance, le coaching avec un petit « c », ou encore le coaching performatif est orienté vers le développement de compétences comportementales spécifiques chez le client. Ces méthodes orientées vers la performance impliquent de faire ressortir et renforcer les capacités du client à travers l’observation, l’encouragement, et le feedback. Pour être efficaces, ces coachs observent avec soin les comportements de leurs clients, leur fournissent des astuces et de la guidance sur comment s’améliorer dans des contextes et situations spécifiques, et leur facilitent un accès amélioré à leurs propres ressources internes. Un des outils primordiaux du coaching de performances efficaces est l’établissement de buts et d’objectifs bien formulés. Un objectif clair fournit une direction et une focalisation pour toutes les activités que comporte le coaching.

L’apports de feedback positif et d’encouragement à travers des messages explicites dirigés vers la tâche et la relation constitue une manière efficace de permettre aux individus de développer et d’accroître la flexibilité comportementale nécessaire à la réalisation plus efficace des objectifs qu’ils désirent mettre en place.
Les outils que sont l’analyse contrastive et la transposition encouragent les clients à percevoir plus efficacement les facteurs physiques et mentaux qui sont la source de comportements efficaces, et à appliquer ces « facteurs de réussite» plus consciemment afin de produire des résultats efficaces dans des contextes différents.
L’ancrage est un processus utile, un outil qui assiste les clients à accéder à leurs propres ressources internes et à les transférer vers des situations et des contextes différents.

La notion de niveaux logiques

La notion de Niveaux Logiques se rapporte au fait que certains processus et phénomènes sont créés par les relations qu’ils ont avec d’autres processus et phénomènes. Tout système d’activités constitue aussi un sous-ensemble à l’intérieur d’un autre système, qui lui-même est emboîté dans un autre système, et ainsi de suite. Ce genre de relation entre des systèmes produit des processus qui sont situés à des niveaux différents du système dans lequel on est en train de fonctionner. Le langage, la structure de notre cerveau, et nos systèmes sociaux illustrent cette différentiation de niveaux et constituent des hiérarchies ou niveaux de processus naturels.

En tant qu’exemple simple, considérons le taux de changement ou la «vitesse» d’une voiture. La vitesse est fonction de la distance parcourue par un véhicule dans un temps donné (par exemple, 10 km/h). La vitesse traduit ainsi la relation entre la distance et le temps. La vélocité de la voiture allant du garage à la route se situe à un niveau différent de celui de la voiture, du garage, de celle de la route ou de l’horloge, parce elle est une propriété de la relation entre eux et n’a pas d’existence sans eux.

De la même manière, la « profitabilité » d’une entreprise se situe à un niveau différent de celui de l’équipement utilisé par cette même entreprise et une idée se situe à un niveau différent de celui des neurones du cerveau qui la produisent.

cerveau

Les niveaux logiques d’apprentissage et de changement

à l’origine, le concept des niveaux logiques d’apprentissage et de changement était présenté en tant que mécanisme dans les sciences comportementales par l’anthropologue Gregory Bateson, qui s’est appuyé sur les recherches de Bertrand Russell en logique et en mathématiques.

L’expression consacrée « niveaux logiques », telle que je l’utilise en PNL s’inspire du travail de Bateson, et fait référence à des niveaux de processus organisés hiérarchiquement à l’intérieur d’un individu ou d’un groupe. La fonction de chaque niveau est de synthétiser, organiser et diriger les interactions du niveau situé immédiatement en dessous. Changer quelque chose à un des niveaux supérieurs découlerait nécessairement vers le bas, ce qui précipiteraient des changements sur les niveaux inférieurs. Changer quelque chose à un niveau inférieur pourrait influencer les niveaux supérieurs, mais ne le fait pas nécessairement. Ces niveaux logiques sont composés (par ordre descendant) des niveaux suivants: (1) l’identité, (2) les croyances et valeurs, (3) les capacités, (4) les comportements, et (5) l’environnement. Un sixième niveau, que l’on peut appeler « spirituel », peut se définir comme un type de «champ relationnel» embrassant de multiples identités donnant forme à un sentiment d’appartenance à un système plus grand, au-delà de son identité individuelle.

Contexte historique

Alors que j’étais étudiant à l’Université de Californie à Santa Cruz en 1976, pendant un cours de Gregory Bateson sur « l’écologie de l’Esprit» j’ai entendu parler pour la première fois de la notion de différents types de logique ainsi que de celle des différents niveaux d’apprentissage, de changement et de communication. Bateson (1904-1980), anthropologue de formation, se distinguait particulièrement des autres par sa réflexion profonde sur des sujets très variés. Il possédait une profondeur et une largeur de pensée qui dépassaient celles de toute autre personne que j’avais rencontré jusque-là. Les sujets dont ses conférences étaient composées allaient de la théorie de la communication aux déformations dans les membres des coléoptères, en passant par l’art Balinais, les équations de Maxwell sur les champs électromagnétiques et la schizophrénie. Cependant, ses discours ne ressemblaient en rien à des associations de pensées sans queue ni tête, ni à des tas d’idées emmêlées, contrairement à ce que pourrait suggérer une telle diversité de sujets. Sa conception de la cybernétique et de la systémie lui permettait de saisir le « pattern qui connecte» ou la structure sous-jacente de tous ces sujets qu’il tissait alors en une tapisserie unifiée et fascinante de la vie et de l’existence.

Lorsque j’y pense, je me rends compte que le fait d’avoir assisté aux cours de Bateson représente l’une des expériences les plus transformationnelles de ma vie. J’étais assis, là, dans sa classe et j’écoutais sa voix profonde et son accent, si particulier, de Cambridge – il personnifiait à mes yeux la voix de la sagesse. Pour moi, il fût et reste, un genre de « guide spirituel ». Des pensées, des idées et des révélations affluaient dans ma tête, certaines inspirées directement de ses cours, d’autres liées à des aspects complètement différents de ma vie, de mon éducation, de mes expériences. Elles arrivaient généralement si rapidement que je ne pouvais pas les écrire suffisamment vite. C’était aussi pendant les cours de Bateson que je rencontrai celle qui allait devenir ma femme, Anita. Partager la sagesse de Bateson était un des liens les plus forts entre nous.

L’époque était enivrante, le PNL commençait à prendre forme. Un an plus tôt, Richard Bandler et John Grinder avaient publié leur premier livre The Structure of Magic Vol 1. Grinder, professeur (de linguistique) également à l’Université de Californie à Santa Cruz, avait montré à Bateson le manuscrit du livre (qui indiquait les grandes lignes des schémas linguistiques connus en PNL sous le nom de MétaModèle). Bateson fut impressionné par ce travail et, dans la préface de ce livre, il a écrit : « John Grinder et Richard Bandler ont fait quelque chose qui ressemble à ce que j’ai tenté de faire avec mes collègues quinze ans plus tôt Ils ont maintenant des outils que nous n’avions pas – ou que nous ne savions pas utiliser. Ils ont réussi  à faire de la linguistique à la fois une base théorique et un outil de thérapie rendant explicite la syntaxe de la façon dont les gens évitent de changer, et par le même fait la syntaxe de comment leur permettre de changer. »

C’est après la lecture de “The Structure of Magic” que Bateson organisa une rencontre entre Bandler, Grinder et Milton Erickson, ami et collègue de longue date, pour voir s’ils pouvaient créer un modèle semblable en se basant sur les schémas de communication complexes utilisés par Erickson dans ses travaux d’hypnose et de thérapie. Cette rencontre mena à la production de plusieurs livres, et à des recherches qui sont parmi les plus influentes en PNL.

Les travaux antérieurs de Bateson, auxquels il faisait référence dans la préface de The Structure of Magic, visaient l’application des principes de la cybernétique et de la théorie de la communication à la psychothérapie et à la compréhension des pathologies psychologiques. Poussé par Norbert Wiener (le père de la cybernétique), Bateson avait adapté la pensée cybernétique à la communication et à l’interaction humaines afin de développer des généralisations sur les caractéristiques et comportements mentaux des individus, groupes et familles, ainsi que sur les influences derrière les systèmes fonctionnels et dysfonctionnels. Les idées de Bateson ont nourri toute une génération de scientifiques comportementalistes et de thérapeutes. Parmi ceux qui ont appliqué les formulations de Bateson au traitement des problèmes individuels et familiaux, on retrouve Virginia Satir, Mara Selvini Palazzoli, Jay Haley et John Weakland.

L’une des idées centrales introduites par Bateson dans les sciences comportementales est celle de « types logiques» de communication et d’apprentissage. Dans son livre Mind and Nature (1979), il définit cette idée comme le critère « plus important» pour « l’esprit ».  Bateson a puisé la notion de l’existence de types logiques différentes en communication et en apprentissage à partir de la théorie mathématique des types logiques de Bertrand Russell – qui affirme qu’un type de choses ne peut pas appartenir lui-même à sa propre catégorie. Dans Vers une Ecologie de l’Esprit, Bateson explique :

Notre approche est basée sur cette partie de la théorie des communications que (Bertrand) Russell a appelé la Théorie des Types Logiques. La thèse centrale de cette théorie avance qu’il existe une discontinuité entre une catégorie et ses membres, La catégorie ne peut être également un membre d’elle-même, de même qu’un des membres ne peut être la catégorie, puisque le terme de catégorie se situe à un niveau d’abstraction différent – c’est-à-dire un Type Logique différent – des termes utilisés pour les membres.

Prenons l’exemple suivant  la catégorie des nombres pairs ne peut pas elle-même être aussi nombre pair. De façon similaire, la catégorie de chats n’est pas en soi un chat distinct et individuel. De ce fait, l’objet physique « chat» ne peut pas être traité de la même façon que la catégorie « chats». (La catégorie « chats» n’exige pas qu’on lui donne du lait ou de la litière, mais les membres individuels de cette catégorie le font souvent). Autrement dit, la notion de types logiques permet de distinguer une « carte» individuelle du « territoire» dont elle fait référence, par exemple entre une « forme » mentale et son « contenu ».

Les origines du modèle de Bateson

Bateson a présenté, pour la première fois et formellement, le concept de « types logiques» dans son article Une Théorie du Jeu et du Fantasme (1954). Dans cet article, il avance que la catégorie « Jeu » implique de faire la distinction entre les différents types logiques de comportements et des messages. Bateson remarqua que lorsque les animaux et les humains se mettent à jouer (comme par exemple lorsque des animaux « jouent à se battre » ou lorsque des enfants jouent « aux médecins »), ils exhibent souvent les mêmes comportements associés à l’agressivité, la sexualité et d’autres aspects plus « sérieux » de la vie. Mais, de façon mystérieuse, les animaux et humains peuvent reconnaître la majorité du temps que le comportement de jeu se situe à une catégorie ou un type de comportement différent et que ce n’est pas « pour de vrai ». Selon Bateson, la distinction entre les catégories de comportement exige des messages de type différent. Bateson les appelait des « méta messages », c’est-à-dire des messages à propos d’autres messages, et maintenait que ces méta messages aussi appartenaient à un « type logique » différent de celui auquel appartient le contenu d’une communication donnée. Il avait la conviction que ces messages « de niveau plus élevé» (le plus souvent transmis de manière non verbale) étaient cruciaux pour la communication et l’interaction efficace des personnes et des animaux.

Les animaux qui jouent, par exemple, peuvent donner le signal qui indique : « Ceci est un jeu » en agitant la queue, en sautillant, en faisant quelque chose pour indiquer que ce qu’ils sont sur le point de faire ne devrait pas être pris comme étant « pour de vrai ». Leur mordillement est un mordillement « pour jouer », pas une vraie morsure. Des études sur des personnes ont révélées l’utilisation de messages spéciaux qui indiquent aux autres qu’il s’agit d’un jeu (de manière presque semblable à celle des animaux). Les personnes peuvent en réalité « méta communiquer» verbalement en annonçant « Ceci n’est qu’un jeu », ou alors ils rient, donnent un petit coup de coude, ou font quelque chose de bizarre pour montrer leur intention.

Bateson croyait que de nombreux problèmes et conflits résultaient de la confusion ou de la mauvaise interprétation de ces messages. Les difficultés d’interprétation que peuvent vivre des personnes de cultures différentes par rapport à la subtilité des communications non verbales qu’ils se renvoient en sont un bon exemple.

En réalité, Bateson a poursuivi ses applications de la notion de « types logiques» pour expliquer certains symptômes de problèmes psychologiques graves et de maladies mentales. Dans Epidemiology of Schizophrenia (1955), Bateson soutenait que l’incapacité à reconnaître et identifier correctement des méta-messages, et à distinguer les catégories ou types logiques différents de comportement, était à la racine de nombreux comportements en apparence psychotiques ou tout simplement « fous ». Bateson cita l’exemple d’un patient malade mental qui entra dans la pharmacie de l’hôpital. Lorsque l’infirmière de service derrière le comptoir demanda « Que puis-je pour vous ? », le patient était incapable de distinguer dans la communication s’il s’agissait d’une menace, d’une avance sexuelle, d’un reproche parce qu’il se trouvait au mauvais endroit, ou d’une question sincère, etc.

Lorsqu’on est incapable de faire de telles distinctions, on va se trouver en train de se comporter d’une manière inappropriée pour la situation, disait Bateson. Il proposait comme analogie une centrale téléphonique incapable de faire la distinction entre l’indicatif du pays, l’indicatif de la région, et le numéro de téléphone local.

Le résultat d’une telle défaillance serait que le système d’aiguillage identifie par erreur des chiffres appartenant à l’indicatif pays comme des chiffres composant la partie locale du numéro de téléphone, ou des parties du numéro local comme l’indicatif région, etc. La plupart du temps, l’abonné n’obtiendrait pas le numéro composé. Même si tous les chiffres (le contenu) sont corrects, la classification des chiffres (la forme) est embrouillée, ce qui crée des problèmes. On remarquera que ce problème de communication est fondamentalement différent que celui d’avoir des interférences sonores, avec un bruit qui obscurcit les nombres. Les causes qui sont à l’origine d’une confusion de types logiques sont complètement différentes de celles qui créent des interférences sonores.

Dans Towards a Theory of Schizophrenia (co-écrit par Gregory Bateson, Don Jackson, Jay Haley et John Wheatland, 1956), Bateson a appliqué la notion de différents types logiques comme un élément majeur de la double contrainte. Selon lui, les doubles contraintes (des situations particulières où « Vous avez tort si vous le faites», « Vous avez tort si vous ne le faites pas») résultent de confusions et de paradoxes créés par des messages conflictuels issus de différents types logiques, et qui débouchent finalement sur des conflits au niveau des comportements.

Bateson était convaincu que la capacité de trier les différents types logiques contenues dans des messages et des classifications qui sont la source des doubles contraintes était fondamentale pour une thérapie efficace. Les idées de Bateson sur les applications de la théorie des types logiques à la communication et à la thérapie ont été approfondies par ses collègues Watzlawick, Bavelas et Jackson dans Pragmatics of Humann Communication (1967).

Applications au processus d’apprentissage

L’application suivante de la théorie des types logiques concerne le processus d’apprentissage. Dans The Logical Categories of Leaming and Communication (1964), Bateson a poursuivi la notion de types logiques au-delà de la communication afin d’expliquer les types et phénomènes d’apprentissage. Il a défini deux types fondamentaux, ou deux niveaux, qui sont incontournables par rapport à tout processus de changement: « l’Apprentissage I » (conditionnement de type stimulus-réponse) et  « l’Apprentissage II », qu’il appelait l’apprentissage deutero (apprendre à reconnaître le contexte élargi dans lequel le stimulus est en train de se passer pour accéder à une interprétation appropriée de sa signification). L’exemple de base des phénomènes de l’Apprentissage Il est celui de l’apprentissage par ensembles, ou quand un animal devient aguerri aux tests, c’est-à-dire des animaux de laboratoire qui apprennent de plus en plus rapidement de nouvelles tâches qui appartiennent à la même catégorie d’activité. Ceci se rapporte à l’apprentissage des catégories de comportements à la place des exemples isolés de comportement.

Par exemple, un animal conditionné à l’évitement, va pouvoir apprendre des types d’évitement de plus en plus rapidement. Cependant, il va apprendre plus lentement qu’un animal déjà conditionné à cette catégorie de comportements, des comportements « conditionnés par la réponse» comme par exemple saliver au son d’une sonnette. C’est-à-dire qu’il va rapidement apprendre à identifier et à éviter des objets qui pourrait être source de décharges électriques, mais qu’il va apprendre plus lentement à saliver lorsque une sonnette retentit. à l’inverse, un animal dressé au conditionnement de type Pavlovien va rapidement apprendre à saliver face aux nouveaux sons et aux nouvelles couleurs, etc., mais il apprendra plus lentement à éviter des objets électrisés.

Bateson a fait remarquer que cette capacité à apprendre les patterns ou les règles d’une catégorie de procédures de conditionnement constituait un « type logique » d’apprentissage différent, et qu’elle ne fonctionnait pas selon les mêmes séquences simples de stimulus-réponse-renforcement utilisées pour l’apprentissage de comportements spécifiques isolés. Bateson nota chez les rats que ce qui renforce « l’exploration » (un moyen « d’apprendre à apprendre ») est de nature différente de ce qui renforce « l’essai » (la partie « apprentissage» d’une exploration) d’un objet donné. Dans Vers une à‰cologie de l’Esprit, il rapporte :  

on peut donner un renforcement à un rat (de nature positive ou négative) lorsqu’il investigue un objet étrange spécifique, et il apprendra de manière appropriée à l’éviter ou à s’en approcher. Mais le but même de l’exploration est d’obtenir des informations sur les  objets à éviter et aussi sur ceux dont on peut s’approcher. La découverte qu’un objet spécifique est dangereux, par rapport à l’objectif d’obtenir des informations, constitue une réussite. Cette réussite ne découragera pas le rat dans de futures explorations d’autres objets étranges.

La capacité à explorer, apprendre une tâche où il faut faire des distinctions, ou d’être créatif se trouve à un niveau plus élevé d’apprentissage que les comportements spécifiques qui composent ces capacités – et la dynamique et les règles de changement à ce niveau plus élevé sont également différentes

Bateson a également identifié plusieurs autres niveaux d’apprentissage – chacun avec la responsabilité d’effectuer des changements correctifs et des peaufinages dans l’autre catégorie d’apprentissage sur laquelle il opère, celle dont il était chargé d’influencer les opérations. 

L’Apprentissage zéro est caractérisé par la spécificité de la réponse, (c’est-à-dire «  avoir un comportement Spécifique dans un environnement spécifique », Robert Dit). Cette réponse, qu’elle soit bonne ou mauvaise, n’est pas sujette à la correction. 

L’Apprentissage l est un changement dans la spécificité de la réponse par la correction d’erreurs de choix à l’intérieur d’un ensemble d’alternatives. 

L’Apprentissage II est un changement dans le processus d’Apprentissage l, avec un changement correctif dans l’ensemble d’alternatives parmi lesquelles on effectue un choix, ou alors avec un changement dans la ponctuation de la séquence.

L’Apprentissage III est un changement dans le processus d’Apprentissage II, un changement correctif dans le système d’ensembles des alternatives à partir duquel le choix s’effectue,  

(Cf. Vers une Ecologie de l’Esprit)

Bateson a aussi défini un niveau d’Apprentissage IV, qui se base sur des changements au niveau III. Ce qui équivaut à dire que l’apprentissage IV implique des changements dans le «système de systèmes» plus grand,

Dans le chapitre 6 de ce livre, j’ai développé en profondeur ce modèle, avec des exemples et un exercice qui applique spécifiquement chacun des niveaux d’apprentissage de Gregory Bateson afin de permettre à une personne de mettre à jour sa « stratégie de survie». Le chapitre 6 résume les niveaux d’apprentissage de Bateson de la manière suivante :

Apprentissage 0 – Pas de changement. Il s’agit de comportements répétitifs où l’individu, le groupe ou l’organisation est immobilisé dans une routine ou piégé « dans la boîte ». C’est le niveau des habitudes, de la résistance, de l’inertie.

Apprentissage I – Changement graduel, par étapes. Cela sous-entend de faire des corrections et des adaptations à travers la flexibilité comportementale et l’extensibilité. Ces modifications peuvent contribuer à développer les capacités d’un groupe ou d’une organisation (comme par exemple établir et peaufiner de nouvelles compétences et procédures), mais elles restent « dans la boîte ». L’enseignement et le coaching focalisent sur l’Apprentissage 1.

Apprentissage II – Changement par la discontinuité. Il correspond au changement instantané d’une réponse vers une nouvelle catégorie de comportements, Il consiste essentiellement en un transfert à partir d’une « boîte» vers un autre type de boîte, c’est-à-dire un changement de plans stratégiques, de valeurs ou de priorités. Le mentorat est le processus idéal pour faciliter l’Apprentissage II.

Apprentissage III – Changement évolutionnaire. Il se caractérise par des altérations qui dépassent les frontières actuelles de l’identité d’un individu, d’un groupe ou d’une organisation. On pourrait dire que ces derniers sont non seulement « sortis de la boîte » mais aussi sortis « du bâtiment» (transitions de rôle, de marque, d’identité). Ces changements requièrent un sponsorat efficace.

Apprentissage IV – Changement révolutionnaire. Cela implique l’éveil à quelque chose de complètement nouveau, unique et transformationnel. Au niveau de l’Apprentissage IV, l’individu, le groupe ou l’organisation sont sorti de la boîte et du bâtiment. Il est arrivé dans un nouveau monde (émergence de nouvelles réponses, technologies et compétences qui ouvrent la porte à des possibilités jusqu’alors inconnues et inexplorées).

Si on prend l’analogie de l’ordinateur, les données stockées dans l’ordinateur ressemblent à l’Apprentissage 0. Elles sont là, et elles ne changent pas. Elles sont réutilisées encore et encore selon le programme de l’ordinateur. Appliquer une vérification d’orthographe à ces données serait comme l’Apprentissage 1. Le programme de vérification d’orthographe effectue des changements correctifs dans un ensemble spécifique de données.

Mais si les données en question ne sont pas des mots mais des chiffres et de la comptabilité que l’on veut mettre à jour, même l’utilisation répétée du vérificateur d’orthographe n’apportera pas les corrections appropriées. à la place, l’utilisateur doit s’orienter vers un tableur ou tout autre logiciel financier. Sortir « de la boîte» d’un programme pour en utiliser un autre à la place est une analogie de l’Apprentissage II.

Parfois, l’ordinateur d’une personne ne peut pas exécuter le logiciel nécessaire et on doit changer carrément d’ordinateur ou de système d’exploitation. Ceci ressemble à l’Apprentissage III.

Développer un dispositif totalement nouveau, par exemple un ordinateur machine moléculaire programmable qui, à la place des puces, fonctionne avec des enzymes et de l’ADN, ce serait comme l’Apprentissage IV.

A suivre….

Robert Dilts

Sources : extrait de l’ouvrage «Etre Coach de la recherche de la performance à l’éveil »  InterEditions-Dunod Paris 2008 (1ère partie)

Une brève histoire des niveaux logiques (1ère partie)
Une brève histoire des niveaux logiques (2ème partie)
Une brève histoire des niveaux logiques (3ème partie)

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