par JL. Monsempès
Résumé de l’article “PNL, santé et communication 1/2” : Pour la PNL, la santé n’est pas une chose statique ou un concept mais plutôt un processus que nous créons en permanence pour atteindre certains buts importants. Lorsque nous interrogeons nos représentations mentales à propos de la santé, nous avons probablement des images de mouvement. Nous sommes en bonne santé pour faire quelque chose. Quand nous nous sentons en bonne santé, nous nous sentons capable de réaliser des buts dans des domaines affectifs, matériels, sociaux et spirituels de notre vie. La maladie et les malaises divers sont des événements qui vont interrompre un état d’équilibre physique, mental, émotionnel ou spirituel dans lequel on puisait une énergie et une fluidité pour avancer sur un chemin de vie. Retrouver la santé ou maintenir sa santé est un projet de réajustement qui vise à nous remettre dans le courant naturel de notre vie. Nous avons besoin d’un plan d’action détaillé de la situation pour prendre conscience que nous nous sommes parfois bien écarté du flux de la rivière et de notre destination, pour faire le bilan des obstacles et ressources qui pourront interférer avec l’atteinte de notre objectif. Ce projet va parfois nécessiter l’appui de ressources externes mais aussi mobiliser toutes vos ressources internes.
Développer une flexibilité à tous les niveaux de son expérience
Quand nos sens nous signalent que nous sommes sur une mauvaise voie et ne respectons pas les différents niveaux de notre expérience, il est temps de modifier notre manière de faire et de nous donner plus de choix d’atteindre nos objectifs de santé.
La flexibilité implique un but, une vision claire de ce que l’on veut atteindre et la recherche de divers moyens pour y parvenir. Si vous avez mal au dos, vous pourrez chercher différentes manières de vous asseoir, de marcher ou de dormir. Si vous avez des problèmes digestifs, il est utile de modifier la nature de ce que vous absorbez, le lieu, le rythme, la durée ou l’heure des repas. Pour réaliser un objectif de santé, donnez-vous autant de choix que possible sur les moyens de le réaliser et utilisez le feed-back de vos sens pour distinguer ce qui vous rapproche ou vous éloigne de votre objectif de santé.
Savoir ce qu’il faut changer, présuppose que l’on a une idée de ce qui génère ou maintient l’état présent (le symptôme, le malaise, la maladie). En matière de santé les relations de cause à effet ne sont pas toujours évidentes, parfois du fait de la durée entre l’événement déclenchant et sa manifestation physique, ou parfois du fait que les causes se trouvent dans les niveaux profonds et inconscients de notre expérience subjective.
Chercher une cause est un acte de communication qui questionne avec attention les relations à soi, aux autres, au monde : à quel niveau de mon expérience se trouve le déséquilibre ? Où y a-t-il des relations fonctionnelles ou dysfonctionnelles ? Où y a t-il rapport ou non ?
Le rapport est la relation de confiance et de coopération pouvant exister entre deux personnes ou entre une personne avec elle-même. Et la santé est le résultat d’un équilibre harmonieux dans les relations aux autres, à soi et au système auquel nous appartenons.
Les relations aux autres. Des relations saines contribuent à votre santé et la qualité compte plus que la quantité. Il est plus important d’avoir autours de soi quelques personnes avec qui vous pouvez partager vos pensées et émotions, que de cultiver tout un réseau de relations superficielles. Les personnes qui savent entretenir des relations intimes positives et sont entourées d’un solide réseau social sont moins souvent malades. Se sentir seul dans la maladie peut être dévastateur et saper la volonté de guérir. Une étude réalisée aux USA en 1979 a montré que les personnes ayant le moins de liens sociaux présentaient un taux de mortalité de deux à cinq fois plus élevé que les autres et ce, indépendamment des autres facteurs de risques (alcool, tabac, cholestérol, obésité).
Les relations avec votre corps. Comment vous sentez-vous dans votre corps ? Connaissez-vous le fonctionnement de votre corps ? Connaissez-vous ses besoins ? Est-il pour vous un ennemi susceptible de vous trahir par la maladie, ou un ami dont vous comprenez le fonctionnement, dont vous écoutez attentivement les messages, dont vous prenez soin ?
Les relations avec les différentes parties de votre mental. Quelles relations avez-vous avec les différentes « parties » de vous-même et en particulier de votre esprit ? Savez-vous faire travailler de façon harmonieuse les différents aspects de vous ? Avez-vous l’impression d’avoir parfois deux personnes à l’intérieur de vous ? Vous sentez vous parfois tiraillé entre plusieurs directions ou de vouloir deux choses incompatibles entre elles ? Si c’est le cas vous aurez besoin de savoir réconcilier des désirs contradictoires, en reconnaissant leur présence et leur importance et en leur offrant plus de diversité dans leur moyen d’expression.
Les relations entre le corps et l’esprit. Quelles représentations mentales (images, dialogue interne) construisez-vous de votre corps ? Votre mental n’a t-il pas trop d’exigences pour votre corps ? Votre corps ne se révolte t-il pas, en produisant certains symptômes, devant le rythme de travail ou d’efforts que votre mental lui impose ? L’état de santé de votre corps est-il en mesure de faciliter et soutenir le travail de votre esprit ? Votre corps reçoit-il l’attention qu’il souhaite (activité physique, repos, hygiène alimentaire) pour être en mesure de faciliter le travail de votre mental ? Imaginez-vous faire travailler votre esprit avec 40 degré de fièvre, une soif intense, une hypoglycémie ? Nos pensées exercent une influence considérable sur le fonctionnement de notre corps et inversement notre corps influence grandement le fonctionnement de notre mental.
Les relations au monde. Le sentiment d’avoir sa place au sein du monde, d’appartenir à une communauté, à un système qui est au delà de nous, joue un rôle important dans la santé. Savez vous maintenir ce lien ? Savez-vous nourrir et entretenir votre spiritualité ?
L’incongruence et les conflits internes. Lorsque les différentes parties de nous-mêmes fonctionnent ensemble et de façon harmonieuse vers un but commun, il y a congruence. C’est comme si tous les instruments de musique d’un orchestre jouaient la même partition.
La congruence est l’accord entre les différentes composantes d’une personne : les mots, le ton de voix et le corps transmettent un même message ; vos propos s’accordent avec vos actions, vos actes s’accordent avec vos valeurs et croyances. Votre esprit et votre corps sont accordés et vous vivez ce que vous dîtes.
La congruence est un état de stabilité harmonieuse à un moment donné. On est plus ou moins congruent, ce qui présuppose l’existence de degrés de congruences. Ce n’est pas quelque chose de constant car on est congruent ou non par rapport à un but. On peut donc être congruent dans certaines circonstances et incongruent dans d’autres.
Les conflits intérieurs sont des incongruences qui peuvent s’extérioriser sous forme de symptômes physiques, mentaux ou émotionnels. Notre perception du monde extérieur est à l’image de notre monde intérieur. La réalité que nous créons dans le monde extérieur reflète notre degré de congruence dans notre monde intérieur. Les conflits intérieurs génèrent des conflits extérieurs.
Si je suis mal avec moi-même, comment être bien avec les autres. La qualité des relations que nous entretenons avec nous-même reflète celles que nous entretenons avec les autres et le monde.
Si la carte du monde que je construis à propos de ma santé contient des informations erronées, périmées ou conflictuelles, ces informations se traduiront dans le monde extérieur par ma posture physique, ma manière de marcher, de respirer, de me nourrir, de parler et de réagir au stress. Ce modèle du monde n’est parfois pas pertinent pour vivre en équilibre avec le monde extérieur, s’y adapter et bénéficier de toutes les ressources qu’il met à notre disposition.
Parmi l’ensemble des informations disponibles dans notre modèle du monde, certaines, comme les croyances et les valeurs, vont exercer un rôle déterminant sur notre santé. Et c’est souvent à ce niveau que nous avons le plus besoin de souplesse et de flexibilité pour faire les ajustements nécessaires au rééquilibrage intérieur.
La maladie comme chemin vers une meilleure santé
La pensée systémique et la PNL proposent de nouveaux moyens de concevoir la santé et la maladie. La maladie est une expression de la vie. Elle nous offre l’opportunité de développer notre conscience pour reconnaître l’expérience de la maladie dans notre corps, nos organes et nos cellules. Car on ne peut mobiliser que ce qui est visible et reconnu. La maladie peut-être conçue comme la manifestation d’un déséquilibre psychique ou émotionnel qui se manifeste par des signaux d’alerte. Nous ne savons ou ne voulons pas toujours écouter les manifestations physiques de notre corps. Les messages attirent notre attention sur la localisation et le niveau d’expérience concerné par ce déséquilibre.
Si nous ne répondons pas aux premiers messages d’alarme, notre corps en enverra d’autres jusqu’à ce qu’il arrive à se faire entendre. La maladie est comme l’interprète du sujet malade. Elle cherche à faire savoir quelque chose qui ne peut être exprimé autrement. Le message est parfois difficile à comprendre et la maladie peut se développer jusqu’à un niveau irréversible.
Si nous ne trouvons pas de solution au déséquilibre cognitif ou émotionnel, c’est le versant physique qui va s’exprimer sous la forme d’une maladie physique. Le déséquilibre va renforcer l’expression physique de la maladie en refoulant les aspects mentaux et émotionnels de la personne.
Il y a deux manières de traiter le signal d’alarme : s’occuper uniquement du problème physique pour revenir à un état antérieur en sachant que les éléments qui ont contribué à l’éclosion de la maladie sont toujours présents ; ou aller plus loin en intégrant le signal dans la vision plus large des multiples niveaux d’expérience de la personne.
La maladie nous adresse un signal d’alerte et aussi un moyen de rétablir l’équilibre. La maladie nous indique ce que nous devons changer au niveau de notre corps (les soins à recevoir, notre manière de penser), mais aussi dans notre manière de vivre. Si nous considérons la maladie comme l’expression d’un déséquilibre de notre entité corps-esprit, nous disposons déjà d’une première piste d’action : si la maladie est une expression physique d’un « trop », il est utile de se demander ce qui peut manquer au niveau de la psyché.
Le sujet malade est une entité systémique appartenant à un système plus large avec lequel il interagit constamment. Retrouver la santé est un processus qui implique une double responsabilité, celle de soigner et celle de guérir. La maladie incite le sujet malade à rechercher des ressources auprès d’un corps médical qui remplit au mieux sa mission professionnelle : celle de soigner. La responsabilité du sujet malade est de faire le meilleur usage des soins externes et de se prendre en charge pour mettre en oeuvre son plan personnel de guérison.
JL Monsempès, le 08/11/2005
Références : Ian Mc DERMOTT et Joseph O’CONNOR – Harmonisez votre corps et votre esprit – Le Jour Editeur
Robert DILTS ; Tim HALLBOM et Suzy SMITH Croyances et santé – Desclée de Brouwer – La Méridienne – 1994
*Médecin de formation, il a exercé de longues années dans l’industrie pharmaceutique. Consultant, formateur et coach. Enseignant certifié en PNL et animateur de la formation “PNL et Santé” dans le cadre de la société Institut Repere
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